Initiatives allemandes pour une consommation responsable

Produits bios, circuits courts, lutte contre le gaspillage, seconde main, etc., les consommateurs français, comme allemands, changent leurs habitudes.

De nouvelles pratiques particulièrement bien ancrées dans les trois Länder frontaliers du Grand Est grâce à de nombreuses initiatives en faveur d'une consommation moins nocive pour l'environnement.

En ce 15 mars, journée mondiale des consommateurs, le Centre Européen de la Consommation vous en présente plusieurs.

Mieux manger et ne pas gâcher

Concilier consommation et protection de l'environnement, c'est possible. 

Bien trier ses déchets et recycler ses bouteilles en plastique et en verre est un bon début.
Le consommateur peut aussi privilégier l'achat de produits locaux et bios. Mais également parrainer une ruche ou une récolte. 

C'est ce que propose notamment un producteur de miel dans le Bade-Wurtemberg. L'apiculteur invite les consommateurs à soutenir financièrement un mode d'exploitation 100% biologique durable. Un parrainage qui donne droit, chaque année, à une part du miel récolté.
Un système également développé par des arboriculteurs du sud-ouest de l'Allemagne. Le parrain choisit le type de pommier qu'il souhaite et reçoit la totalité des pommes produites par l'arbre. 

Manger mieux, c'est aussi mettre fin au gaspillage alimentaire. En Allemagne, les mesures pour lutter contre ce phénomène sont principalement facultatives et incitatives. Berlin s'appuie sur les initiatives citoyennes et associatives. Il en existe de plusieurs types dont le "Food sharing". Le credo de cette pratique : "rien ne se jette, tout se partage". 

Chaque jour, des bénévoles font le tour des commerçants partenaires. Ils récupèrent les produits invendus et bientôt périmés qui, d'ordinaire, sont mis à la poubelle. Les particuliers sont également invités à donner les aliments qu'ils ne vont pas consommer. 
Les denrées sont ensuite mises à disposition gratuitement aux personnes démunies dans des réfrigérateurs disposés sur la voie publique. Il y en a plus de 170 dans le Bade-Wurtemberg, en Rhénanie-Palatinat et en Sarre.
Ce concept, aux vertus sociales et environnementales, a également été adopté par des cafés où la nourriture proposée provient des aliments collectés et seules les boissons sont payantes.

Réparer plutôt que racheter

Essayer de réparer un appareil tombé en panne au lieu de le jeter et d'en racheter un nouveau, c'est idéal pour votre porte-monnaie et salutaire pour la planète.

Et si vous n'avez pas assez de place chez vous ou que vous ne vous sentez pas capable de faire les réparations vous-même, pas d'inquiétude, il existe des espaces dédiés comme les "Repair Café".

Dans les trois Länder frontaliers (Bade-Wurtemberg, Rhénanie-Palatinat et Sarre), ces établissements se sont multipliés. Le principe est simple : sensibiliser à la préservation des ressources et apprendre à donner une seconde vie à un produit.

Des ateliers sont proposés et encadrés par des bénévoles. De la couture pour rafistoler des vêtements abimés, du bricolage pour réparer un meuble ou un appareil électroménager ou encore de la mécanique pour rajeunir un vieux vélo. Certains sont ouverts tous les jours comme à Mayence ou Offenbourg. D'autres n'ont lieu qu'une fois par mois comme à Kehl ou Sarrebruck. 

S'habiller sans déshabiller la planète

Connaissez-vous le "Grüner Knopf" ou bouton vert dans la langue de Molière ?
C'est un label textile lancé en 2019 et géré par le gouvernement allemand. Il permet de garantir le respect de normes environnementales et sociales dans la fabrication de vêtements, linges de lit, sac à dos ou encore tentes.
Plus de 20 critères doivent être remplis, lors de la production, pour obtenir cette certification. Par exemple, l'interdiction des produits chimiques dangereux pour la planète, dont les pesticides et l'utilisation de fibres synthétiques recyclées issues de l'agriculture biologique. Mais aussi l'interdiction du travail forcé et de celui des enfants ou encore le paiement d'un salaire minimum. Ce label a déjà séduit de nombreux allemands et plus d'une centaine d'entreprises.

Berlin ne veut pas s'arrêter là et pourrait adopter une mesure déjà existante en France. Une loi est en effet en discussion au Bundestag pour agir contre la destruction de marchandises neuves et la surproduction.
Actuellement, les produits électroménagers ou les vêtements qui n'ont pas trouvé preneurs finissent souvent à la poubelle. Les parlementaires allemands pourraient imposer aux fabricants et commerçants de communiquer et documenter leurs méthodes de traitement des invendus. Ils encourageraient ainsi l'économie circulaire.